Ataraxy Farm
Kim Davis regarde les gens entrer dans la chèvrerie, s’asseoir, et au bout de quelques minutes, le stress s’évapore visiblement.
« Tout d’un coup, on peut les voir inspirer profondément. Ils disent “je peux respirer” », affirme Davis.
Elle leur dit : « Vous pouvez respirer autant que vous le voulez ici ».
Ataraxy Farm est une ferme de thérapie qui se trouve à Lawrencetown en Nouvelle-Écosse et compte plus de 40 chèvres, 5 chevaux, 3 ânes et un mulet. Il s’agissait d’un secret personnel pour Davis et sa famille pendant huit ans, jusqu’à qu’ils ouvrent les portes au public en 2021.
« Mon mari a pu en profiter pendant qu’il en avait besoin », affirme-t-elle. « Ensuite, il a décidé qu’il était prêt à ouvrir les portes à toute autre personne qui pourrait en tirer parti ».
En 2013, Blair, le mari de Kim, faisait du bénévolat sur une ferme pour l’aider à se remettre de son trouble de stress post-traumatique lié au combat. Lorsque les enfants y sont aussi allés pour faire du bénévolat et qu’ils sont tous tombés amoureux de deux des chevaux, ils ont décidé de les acheter et ont entamé le parcours sur lequel ils se trouvent encore.
Lorsque les frais de stabulation sont devenus comparables à un versement hypothécaire, ils ont décidé de bâtir une nouvelle vie. Ils ont élaboré leurs plans et quatre mois après avoir présenté leurs plans aux entrepreneurs, ils emménageaient.
« Nous ne prenons pas notre temps ici », affirme Davis.
Il n’a pas fallu longtemps avant que d’autres chevaux s’ajoutent à la famille, de même que quelques autres surprises.
« C’était “achetez un cheval, obtenez une chèvre gratuitement” », affirme Davis. « C’est de cette façon que nous avons obtenu Fred ».
Même s’ils ne connaissaient rien au sujet des chèvres, son mari et ses enfants les voulaient, alors ils ont appris.
« Nous avons appris à connaître Fred », affirme Davis. « Après la troisième fois que Fred est passé à travers la porte de ma maison, nous avons appris que Fred est aussi un animal de troupeau et a besoin de son propre troupeau ».
Ils ont maintenant 49 chèvres et se sont rendu compte qu’ils sont d’excellents animaux de thérapie.
« Nos chèvres sont élevées autour de mon mari atteint d’un trouble de stress post-traumatique, donc elles savent comment le calmer », affirme Davis. « Elles font la même chose avec tous ceux qui visitent la ferme ».
Les gens viennent parfois visiter et Fred ira les voir immédiatement et restera à leurs côtés. Lorsqu’ils mentionnent éventuellement qu’ils sont atteints d’un trouble de stress post-traumatique, Kim et Blair diront souvent : « Nous le savons, Fred nous l’a dit ».
Fred fait cela si souvent qu’on lui a donné le nom de « chèvre des vétérans ».
L’un des employés souffrant d’anxiété sociale a décrit la magie de l’expérience à Kim en disant que les animaux semblent manifester la volonté de simplement être présents pour les gens.
« Les chèvres ne portent pas de jugement, ne vous ridiculise pas. Vous pouvez simplement leur parler et elles vont s’asseoir et vous écouter », lui explique-t-elle.
Toutes sortes de personnes ont découvert des avantages à la ferme. Que ce soit la pratique du yoga sur la terrasse de la chèvrerie ou les jeunes enfants qui cherchaient un sentiment de retour à la normale pendant la pandémie. Il s’agit là de la raison pour laquelle la ferme existe.
« La santé mentale est dispendieuse même quand tout va bien. Sans assurance-maladie, vous ne pouvez pas vous procurer les services d’un psychologue », affirme Davis. « Afin de venir en aide à ceux qui en ont besoin, ils peuvent passer du temps ici gratuitement ».
Alors que les gens continuaient de visiter la ferme, ils demandaient souvent si nous avions du lait et des produits laitiers.
« J’aurais pu vendre 20 fois de plus et devenir millionnaire », affirme Davis.
Ils vendaient déjà des savons pour aider à soutenir la ferme, mais l’objectif consistait à rendre la ferme autosuffisante. C’est à ce moment-là qu’ils ont approché la CBDC.
Après leur visite de la ferme, Davis a senti que les représentants de la CBDC comprenaient ce que sa famille tentait d’accomplir et avaient confiance en leur modèle d’affaires. La CBDC a éventuellement offert un prêt pour construire un bâtiment et acheter l’équipement pour une laiterie. Davis ne croit pas qu’ils y seraient arrivés sans leur aide.
« Il aurait fallu un mois de dimanches », affirme-t-elle.
Ils souhaitent éventuellement pouvoir offrir des logements et une expérience plus immersive aux visiteurs. Toutefois, le simple fait de rendre la ferme durable afin qu’elle puisse continuer d’offrir ses services, et ce gratuitement, à ceux qui l’ont besoin est plus qu’assez pour eux, particulièrement pour Blair.
« Lorsque nous avons des gens, des adultes, qui visitent, et qui sont assis avec les chèvres et, tout d’un coup, commencent à pleurer, ils deviennent très émotionnels, car ils sont en mesure de relâcher et laisser aller leurs émotions, ça l’aide. Cela confirme à [Blair] qu’il aide réellement les gens ».