La Pays de la Sagouine
Le trottoir de bois emblématique menant à une petite île que l’on aperçoit de l’autoroute en arrivant à Bouctouche annonce l’entrée dans le « Pays de la Sagouine ».
On dit de ce site que c’est un « village théâtral », mais c’est en fait une célébration à multiples facettes de la culture acadienne et un hommage direct à la Sagouine d’Antonine Maillet et à l’incarnation de ce personnage par Viola Léger, qui l’a fait connaître et aimer dans le monde entier.
L’année dernière, le centre a marqué sa 30e année d’existence.
« Le commentaire que j’entends le plus souvent, souligne Monique Poirier, codirectrice du site et directrice de la création, c’est : "Nous n’avions aucune idée de la qualité des divertissements, de la diversité et de l’effervescence d’une journée entière passée ici". »
La Sagouine est un recueil de monologues publié en 1971 et interprété par le personnage connu sous le nom de la Sagouine. Femme de ménage acadienne fictive de la campagne néo-brunswickoise, elle a été créée à partir d'entretiens réels avec des femmes de la région de Bouctouche. Les monologues sont empreints de sagesse et de perspicacité, et sont souvent tout aussi pertinents aujourd’hui qu’à l’époque de la Sagouine.
Le Pays de la Sagouine reste fidèle à l’esprit de cette œuvre, tout en abordant et en mettant en valeur les aspects de la vie acadienne moderne au complet.
Tous les personnages font des monologues plusieurs fois dans la journée, mais il y a souvent des représentations où plusieurs personnages sont sur scène en même temps. Et puis il y a toujours de la musique, du théâtre musical, du théâtre pour enfants, de la nourriture et des célébrations de toutes sortes à découvrir.
« Elle a écrit parce qu’elle voulait que le monde entier connaisse le récit d’un peuple, des Acadiens, poursuit Monique Poirier. Nous puisons à même cette passion et cette perspective d’Antonine Maillet, et nous l’étendons autant que nous pouvons afin que tout le monde puisse se connecter, découvrir et apprendre qui nous sommes et ce que nous faisons. »
René Côté, directeur général de la CBDC Kent, se souvient de l’ouverture du Pays de la Sagouine.
« J’étais très jeune, mais pour beaucoup de gens, c’était comme si un rêve de longue date devenait réalité », raconte-t-il.
M. Côté saisit toutes les occasions qui se présentent pour faire découvrir l’entreprise. Il compare sa démarche à celle qui consiste à montrer à des invités la partie de la maison qu’ils préfèrent. Ainsi, lorsque le Pays de la Sagouine a besoin de quoi que ce soit, les responsables savent que la CBDC Kent est présente pour les aider, qu’il s’agisse de développer quelque chose de nouveau ou simplement d’acheter des billets pour un spectacle. Ce genre de soutien correspond parfaitement à la mission de la CBDC. Elle sait à quel point elle est importante pour la collectivité et la province.
« Le Pays de la Sagouine apporte une grande contribution à la région. Le site attire les touristes et aide d’autres commerces. Il aide la localité. C’est un employeur important », indique M. Côté.
« De plus, c’est une entreprise sociale, ce en quoi nous croyons également. »
La CBDC Kent a accordé un prêt fructueux au milieu des années 2010, de sorte que M. Côté était même prêt à faire appel à d’autres CBDC du réseau pour l’aider à financer un projet récent. Mais il s'est avéré que le Pays de la Sagouine n'a même pas eu besoin du seul prêt approuvé, celui de la CBDC Kent.
Le plus grand changement récent est l’ajout d’« Akadi Lumina », qui ouvrira le 3 août. Il s’agit d’une promenade nocturne de 1,5 km, créée par le studio de divertissement montréalais « Moment Factory ». Ce sera la 18e promenade nocturne au monde.
« La meilleure explication que j’ai, c’est un peu comme si on allait voir un spectacle du Cirque du Soleil et qu’on enlevait les acrobates, s’exclame Mme Poirier. Mais gardez toute la magie, la musique, l’ambiance, l’idée de plonger dans un monde imaginaire et extraordinaire. »
Le spectacle correspond parfaitement à tout ce que le Pays de la Sagouine se propose d’être.
« Nous avons encore les cuillères en bois, le violon et la gigue acadienne, puis nous avons une production avec Moment Factory, et nous avons tout ce qu’il y a entre les deux, conclut Mme Poirier. C’est une véritable explosion acadienne. »