Lulujo Baby : une entreprise locale reconnue à travers le monde
Lulujo ne produit plus de porte-bébé, bien que ce fut ce produit qui l’aura lancé dans cette grande aventure. Une amie lui avait proposé de tenter sa chance, de présenter son produit à un détaillant de Fredericton. « Plusieurs questions m’ont été posées sur le prix et tout ça, mais je ne savais pas trop quoi répondre à ce moment. Six pièces de ma production ont été prises par le marchand. Deux semaines plus tard, j’ai reçu un coup de fil de sa part m’en réclamant le double. Tout avait déjà été vendu. »
L’histoire de Dawn en est une de vision et de détermination. Après cette première expérience concluante, elle a ressenti en elle quelque chose de fort : la sensation agréable de créer soi-même un produit et de le mettre en vente. Elle n’a pas tardé à mettre un nom à sa compagnie en joignant le surnom de ses deux enfants, et voilà, Lulujo était né. Vite, elle a fait affaire avec un designer pour la conception graphique d’un logo, d’une marque et d’un site web.
Ses produits se sont rapidement démarqués puisqu’en 2010 déjà, à peine un an après avoir approché son premier client, Dawn Marie s’est lancé à la conquête du pays. Elle a misé sur la création d’un nouveau produit, une couverture à emmailloter dont elle avait de bons pressentiments. Pour étendre son marché, elle a dû consentir à prendre des risques. L’entreprise devait impérativement viser une production en usine dans l’optique de répondre avec diligence aux commandes. Pour ce faire, elle est entrée en contact avec un fabricant à l’étranger ; elle devait toutefois répondre à certaines contraintes quant à la limite des couleurs et la quantité de production. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée avec une livraison de pas moins de 4000 pièces dans son sous-sol, avec deux produits SKUS différents.
Cette première grande phase d’expansion a été déterminante pour le succès de l’entreprise. En 2012, Dawn Marie a signé une entente avec l’un des plus grands distributeurs canadiens de produits pour bébé, lui donnant accès à près de 1200 magasins à travers le Canada, incluant la chaîne Toys "R" Us ; en 2013, des investisseurs à Toronto l’ont approchée afin d’exporter son produit, notamment aux États-Unis, où près de 900 boutiques ont ouvert leurs portes aux produits Lulujo dès 2014. Cette même année, Lulujo était classé troisième parmi les meilleurs vendeurs au Canada auprès de ses distributeurs. En 2015, un entrepôt en Californie a dû être ouvert pour répondre au marché américain. Après cette première phase d’exportation, ce fut au tour d’autres pays tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine, la Colombie, le Honduras, l’Irlande, l’Islande, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France, la Pologne, la Russie, Taiwan, le Royaume-Uni. Dawn Marie peine à se les mémoriser tous.
Il est à propos de rappeler que cette entreprise florissante s’est bâtie à partir d’une toute petite graine qui aura germé dans son esprit. Lors de son congé de maternité, en 2009, cette femme entrepreneure en devenir avait eu recours aux services de la CBDC Southwest par le biais du programme d’Aide au travail indépendant, ce qui lui offrait un fonds de démarrage pour se familiariser avec les rudiments de l’industrie. Ensuite, elle a eu accès à deux reprises à du financement auprès de sa CBDC locale. Dawn Marie réside encore dans les environs de Fredericton ; elle représente un bel exemple de réussite pour l’économie de sa collectivité. Elle emploie une dizaine de personnes de cette région et tout le processus de créativité qui émane du développement de son produit (avec ses nombreuses lignes de créations) est entrepris localement. « Ce qui me fascine, c’est que peu importe où nous nous trouvons sur la planète, les mères sont interpellées par les mêmes choses. Les mères aiment (1) les choses simples (2) à bon prix, et (3) les choses pratiques. Et c’est à ces trois éléments que nous tâchons de nous démarquer de nos compétiteurs. »
Down Marie Pottier est à la fois une femme entrepreneure dynamique ainsi qu’une jeune entrepreneure qui a fait le pari de se lancer en affaires pour s’émanciper professionnellement, tout en jouant un rôle actif dans l’essor économique de sa région. Elle est un modèle de réussite tant pour les femmes que pour tous les jeunes qui, comme elle, aspirent à fonder leur entreprise. Elle tient à partager ceci : « Mon conseil est de visualiser de manière précise ce que l’on veut. Si tu peux le voir, si tu peux le ressentir, ce à quoi tu aspires, eh bien, il ne faut pas le laisser aller. Et cela prend de la passion. Par contre, ce n’est pas la passion seule qui assure le succès, c’est la persévérance. Si tu as une vision de quelque chose, alors tout est possible. Il ne faut pas laisser partir cette vision. Il faut travailler fort et faire preuve de persévérance. S’il y a un obstacle, alors c’est normal, il y en aura toujours sur ton chemin. Au début, j’étais sans le sou, sans expérience ; je n’avais aucune idée comment me démêler là-dedans. C’était difficile, mais j’ai rencontré les bonnes personnes. C’est très important d’avoir des personnes qui saisissent bien notre vision. »