Un nouveau contexte social qui fait naître un projet d’entreprise autrefois inexistant
Autrefois, l’hygiéniste dentaire pratiquait exclusivement dans les cabinets de dentiste ou dans les centres hospitaliers. Maintenant, l’hygiéniste dentaire peut, au Nouveau-Brunswick, travailler à son propre compte.
Dans la région du nord-ouest du Nouveau-Brunswick, Annie St-Amand, propriétaire d’Hygiène dentaire mobile Aniso, est la première entrepreneure de sa région à offrir des services professionnels de nettoyage et de blanchissement. Elle opère dans des locaux réservés à Edmundston et Grand-Sault, ainsi qu’à domicile, chez le client. « Depuis la pandémie, je remarque que l’accès aux soins dentaires s’est complexifié, se confie-t-elle. Certaines personnes peuvent aussi avoir de la difficulté à se rendre chez le dentiste ». C’est pourquoi elle a décidé de faciliter l’accès aux soins dentaires en se déplaçant chez ses clients avec tout ce qu’on peut retrouver dans une clinique.
Souvent, le client développe un lien de proximité avec son hygiéniste dentaire voire une relation de confiance. Pour cause, tout le monde n’aime pas toujours aller chez le dentiste. « Avant d’être à mon compte, je m’apercevais que le client venait au cabinet pour me voir moi spécifiquement, alors que ma relation professionnelle ne m’offrait pas tout à fait le contrôle nécessaire à ce niveau, dit-elle. À présent, en étant autonome, je peux bâtir ma propre clientèle, tout en développant des partenariats avec des dentistes. »
Au Nouveau-Brunswick, l’accessibilité aux soins dentaires est un sujet très sensible. L’entreprise d’Annie St-Amand permet d’accélérer les suivis dentaires alors que l’assistance directe du dentiste n’est pas nécessaire. Elle développe aussi des partenariats avec les centres hospitaliers pour des services à domicile. Sinon, pour des familles qui n’ont pas les moyens de se payer des soins dentaires, Annie offre, chaque année, des soins dentaires gratuits grâce à Gift from the Heart, un mouvement canadien avec des dentistes et hygiénistes dentaires bénévoles. « Avec l’inflation et la pénurie dans nos collectivités rurales, il faudra faire beaucoup plus pour combler les besoins », dit-elle.
Hygiène dentaire mobile Aniso a un impact positif direct sur la région du nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Annie St-Amand fait partie de ces entrepreneures qui croient au développement social en agissant localement. Et la CBDC Madawaska fait certainement partie de l’équation. « J’ai pu accéder à un service de coaching pour le développement de mes médias sociaux et bâtir ma clientèle, dit-elle. Mon entreprise va sûrement nécessiter encore du soutien à mesure que j’avance. »
L’entrepreneuriat se modernise et n’a plus tout à fait la même vocation qu’avant. « Étant mère de deux jeunes enfants, je vise beaucoup un équilibre travail famille. Travailler à mon compte me permet d’être flexible dans mes choix professionnels, dit-elle. J’aimerais éventuellement m’associer avec une autre personne professionnelle. » En discutant avec Annie St-Amand, on devine vite que la collaboration n’est pas qu’un vœu pieux pour se donner bonne conscience : « J’aimerais développer plus de partenariat avec d’autres professionnels de la santé pour le mieux-être de ma clientèle et pour rendre les soins encore plus accessibles aux gens de ma région. De nos jours, rares sont les personnes qui peuvent encore travailler en silo. L’avenir de nos communautés rurales repose sur l’entraide ».